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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

ne plus vivre sur cette terre, tellement ses pensées et ses sentiments ne se nourrissaient plus que de la contemplation et de l’espérance des joies éternelles.


Ses dernières conversations.


Lorsque les prêtres, les religieux et les laïques allaient le voir, il les entretenait des beautés et des consolations de la Religion. « Oh ! qu’elle est belle ! disait-il, qu’elle est douce à l’âme cette Religion d’amour qui protège le berceau du chrétien, charme les jours de son exil, et lui montrant le ciel, le console des oublis du tombeau. »

Lorsqu’on le plaignait à raison de l’ennui qu’il devait éprouver en se voyant dans l’impossibilité de se transporter sur le théâtre de ses travaux accoutumés, il répondait : j’ai assez travaillé pour la terre ; laissez-moi réparer le temps perdu, et travailler un peu pour le ciel. Je m’ennuie, et je souffre, c’est vrai ; mais Jésus-Christ n’a-t-il rien souffert pour nous ?

Lorsque sa tête alourdie par la fatigue, se trouvait assez reposée pour supporter la lecture, il priait quelqu’un de lui lire la passion du Sauveur. Souvent, à ce récit, des larmes coulaient de ses yeux. D’autres fois, il interrompait