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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

sence de son neveu, le seigneur de Lanaudière et de son agent, M. Chs. Panneton, il fit tomber la conversation sur l’état moral de la société.

Après que ces deux amis eurent exprimé leur mutuelle opinion sur les causes de l’immoralité toujours croissante parmi la jeunesse, il garda un instant le silence, puis il reprit douloureusement : « Oui, cela n’est que trop vrai, l’immoralité de la société a sa source malheureuse dans la lecture des romans irréligieux, fruits délétères de l’impiété et de la corruption du cœur. Rien de plus funeste pour les jeunes âmes, que le poison distillé de ces coupes maudites sur les bords desquelles on parsème traîtreusement les fleurs séduisantes d’une littérature abâtardie et souillée dans sa source.

Une fois dans ma vie, et c’est trop, j’eus le déplorable malheur de promener mes regards curieux sur une de ces productions séductrices du jeune âge. Cet écrit me faussa les idées, et il me fallut toute l’autorité des sages et paternels avis d’un inappréciable ami, tout l’ascendant de l’éducation religieuse de ma première jeunesse, pour ramener mon esprit au droit sentier de la vérité. Mes amis, ajouta-t-il, gardez-vous, comme du plus subtil poison, de la lecture des écrivains impies et immoraux. »