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L’HONORABLE B. JOLIETTE.

brillant qui couronne cet édifice. À mesure que les espaces s’effacent, il a vu le manoir s’élever par degrés et apparaître plus distinctement.

Comme sur l’Océan, un vaisseau lointain dont on n’aperçoit d’abord que l’extrémité de la mâture semble perdu, naufragé dans la plaine liquide, mais qui, en se rapprochant, grandit à vue d’œil et se dresse bientôt fièrement sur les flots qui le balancent majestueusement, de même, le manoir dont on ne voit d’abord que le faîte, paraît surgir du sol, en grandissant peu à peu ; les ailes se découvrent et un quart d’heure après, à travers les magnifiques ombrages qui l’encadrent, il rayonne dans tout son éclat.

Construit en 1828, sur un plan moderne dont on peut retrouver le modèle à Philadelphie dans la vue du château du prince Joseph Bonaparte, le manoir de Joliette est assis sur le bord des bruyantes cascades de la rivière, au milieu des ondulations du côteau où prend naissance la rue de Lanaudière.

C’est un édifice à deux étages, de cent pieds de longueur sur une largeur de quarante. Deux ailes de vingt-cinq pieds de largeur sur une cinquantaine de profondeur, laissent saillir de cinq à six pieds, le corps principal qui,