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Canadiennes d’hier

« Je ne le crois pas, mon beau coq. »

Il a paru embarrassé et ravi du qualificatif, mais déçu du renseignement.

Malgré le plaisir que nous aurions tous de vous revoir, chère Sylvie, je crois que, dans les circonstances, vous avez raison d’attendre l’été pour nous enchanter de votre gracieuse présence. Cela ne veut pas dire nécessairement que l’occasion ne s’offrira pas, d’ici là, de présenter notre jeune ami à son futur beau-père.

Il y a une Providence pour les amoureux.

V. A. Tessier.

Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 5 mars 1913.
Chère madame,

Je connais la bonne Providence qui permettra à M. Jacques Carrière de faire connaissance avec son futur gendre. Elle se nomme gros’maman Tessier. J’ai confiance. Je ne vous demande pas comment vous vous y prendrez pour amener cette heureuse rencontre… sans avoir l’air d’y toucher, naturellement. Avez-vous remarqué que tout se passe ainsi dans notre petite intrigue ? Nous procédons par touches légères. C’est une toile d’araignée qui se tisse autour de notre beau coq. Il faudra qu’il y mette de la bonne volonté s’il se fait prendre et, surtout, s’il reste pris. Il lui suffirait d’un léger coup de bec pour se dégager, et nous en serions pour nos frais de délicatesse.

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