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Canadiennes d’hier

accueil dans notre vieille maison. Mon Élie ira vous chercher au train de sept heures, le mardi, vingt-quatre de ce mois. Il apportera mon grand châle et vous vous en envelopperez la tête : votre petit nez et vos oreilles s’en trouveront bien ; le soir, en plein champ, l’air est « fine » disent nos bonnes gens. Je vous écrirai plus au long la semaine prochaine pour vous faire mes ultimes recommandations vestimentaires.

Au plaisir de vous revoir, chère fille de mon cœur.

V. A. Tessier

P. S. — L’arme que vous me fournissez se retournerait contre moi si je la dégainais dans mon entourage. Personne, ici, ne redoute les femmes instruites. On rit, tout bonnement, de celles qui croient tout savoir et veulent nous en imposer, mais les charmantes comme vous n’en sont que plus admirées.

V. A. T.

Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 7 décembre 1912.
Chère gros’maman,

Votre invitation me comble de joie, je craignais tant ne pas la recevoir. J’ai prié saint Christophe, et je continue de le prier afin qu’il ne surgisse pas de difficultés. Il reste encore trois semaines avant Noël, je vais les trouver bien longues.

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