chez vous, j’étais debout depuis cinq heures pour traire encore les vaches avant de revenir à mon école. Souvent, vous étiez dans votre parterre, le soir, quand je traversais le village, vous me faisiez des compliments avec un aimable sourire, vous disiez :
« Cette petite Bellanger a du cœur… c’est du bon butin le garçon qui l’aura pour femme ne sera pas à plaindre… » ou quelque chose comme ça. Je savais bien qu’il fallait en prendre et en laisser, mais je n’aurais jamais cru que vous voudriez nuire à mon établissement !
Madame Tessier, donnez-moi une petite chance : trouvez le moyen d’empêcher Mlle Carrière de venir passer ses vacances à St-Jean-Port-Joli. Si Jean l’aime, il sait où elle reste, elle n’a pas besoin de courir après… Aussi je vous demande en grâce de ne pas dire à Jean que je vous ai écrit. C’est le moins que vous puissiez faire pour réparer le tort que vous m’avez causé.
Pardonnez-moi la liberté que je prends ; c’est en s’expliquant qu’on se fait comprendre. J’espère, madame, qu’en le faisant, je n’ai pas manqué au respect que je vous dois.
J’aurais voulu vous épargner, chère Sylvie, le moment d’inquiétude que les dimensions extraor-