sentement de M. le Garde des Sceaux, qui le Censeur en avoit rendu compte suivant l’usage d’alors ; quelques mois après, il fut dénoncé au Parlement par le feu Prince de Conty : l’affaire parut si importante que toutes les Chambres furent assemblées et les Princes et Pairs convoqués le 23 Février 1775 ; l’Assemblée fut complette, la séance longue, parce qu’il ne s’agissoit pas moins que d’infliger des peines corporelles à l’Auteur, au Libraire et au Censeur. Le Libraire fut mandé et interrogé en pleine assemblée ; il se justifia en représentant l’approbation du Censeur et la permission du Garde des Sceaux ; néanmoins l’Édition fut saisie et, conformément au Réquisitoire de l’Avocat-Général Seguier, dont les talens oratoires et les principes sont si connus, l’Écrit fut condamné à être brûlé par la main du Bourreau, ce qui fut exécuté en présence de Me. Isabeau. Cette vigoureuse réfutation ne parut point satisfaisante à l’Assemblée qui s’ajourna au lendemain pour prononcer sur le sort de l’Auteur et du Censeur. De cette seconde séance il résulta un décret contre le Censeur et contre l’Auteur ; celui-ci reçut une lettre de cachet pour se rendre à Versailles, ce qui
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