connoissance pour avoir déféré à la vengeance des loix un écrit aussi pernicieux que celui contre lequel vous vous êtes élevé. Il étoit bien juste assurément de faire brûler , par le Bourreau, au pied du grand escalier, cette Brochure capable d’échauffer le peuple et de le porter à la révolte, cet écrit qui renverse les principes fondamentaux de la Monarchie, puisqu’il détourne les Vassaux de plaider avec leurs Seigneurs ; qu’il conseille aux uns et aux autres de se concilier, et de convenir de gré à gré du prix de l’affranchissement des Droits Féodaux, qui sont une source intarissable du procès. Tout le monde sait que ces procès sont les plus difficiles, les plus compliqués, les plus obscurs de tous ; mais ce sont eux aussi qui procurent aux Juges les plus fortes épices. La bonne moitié des procès roule sur des Droits Féodaux. Supprimez ces droits, vous supprimez net la moitié des procès. Vous paroitriez soulager les Juges ; mais vous les dépouilleriez d’une partie de leur considération et de leurs meilleurs revenus. Vous ruineriez les Procureurs, les Greffiers, les Commissaires à terriers, tous gens fort nécessaires à l’État ; ils servent les Tribunaux, les Tribunaux doivent donc les protéger.
Proposer la suppression des Droits Féodaux c’est encore attaquer particulièrement la propriété de Messieurs du Parlement, dont la plupart possèdent des Fiefs. Ces Messieurs sont donc personnellement intéressés à protéger, à défendre, à faire respecter les Droits Féodaux. C’est ici la cause de l’Église, de la Noblesse et de la Robe. Ces trois ordres, trop souvent opposés l’un à l’autre, doivent se réunir