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N° 7. — Lettre à la Patrie.

Paris, 18 novembre 1849.

Monsieur le Rédacteur,

Les commentaires plus ou moins injustes ou malveillants que mon retour d’Afrique inspire à quelques journaux m’engagent à vous prier d’insérer ce qui suit :

Sans parler des convois que j’ai escortés à travers les partis ennemis, je n’ai quitté le camp de Zaatcha, où je suis resté huit jours, qu’après avoir commandé l’attaque du 25 octobre, et avoir été de tranchée le 24, le 25, le 28 et le 29.

Le général Herbillon ayant décidé qu’on ne donnerait plus d’assaut, et qu’on attendrait des renforts pour investir la place, et la réduire par le feu de l’artillerie, l’adoption de ce plan prolongeait les opérations bien au-delà du terme que, même avant mon départ de Paris, j’avais fixé pour ma rentrée à l’Assemblée nationale. Comme représentant du Peuple, j’étais seul juge de l’opportunité de mon retour à mon poste, et je ne dois, à cet égard, aucun compte à personne. Les phases politiques qui viennent de s’accomplir prouvent que je n’avais pas trop mal jugé de cette opportunité.

Au surplus, j’avais tout lieu d’être mécontent de la position que l’absence complète de tout ordre convenable m’avait faite en Afrique. Je n’ai d’ailleurs quitté Zaatcha qu’avec l’ordre formel du général Herbillon de me rendre auprès du gouverneur général, pour presser l’arrivée des renforts qu’il attendait, et c’est parce que je les ai rencontrés en route que je suis revenu directement de Philippeville, au lieu de passer par Alger.