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avions essuyées ; cependant, il me dit avec une grande cordialité : Je vous remercie de tout ce que vous avez fait. J’ai été peiné de ne pas reconnaître ces remerciements dans son rapport d’ensemble publié au Moniteur universel du 4 janvier 1850, où il ne m’a même pas accordé une mention honorable, et je dus être d’autant plus sensible à cet oubli qu’on venait de me remercier de la manière que l’on sait [1]. En revanche, je conserve précieusement les lettres d’éloge et de sympathie que M. le général Charon, gouverneur général de l’Algérie, le colonel Carbuccia, et une foule d’autres officiers moins élevés en grade, mais très bons juges aussi, ont bien voulu m’écrire.

A l’égard du combat que je viens de raconter, le rapport de M. le général Herbillon s’exprime ainsi :

« Le 25 octobre, les habitants firent une sortie si vive sur les hommes employés à la coupe des palmiers que nous laissâmes une caisse de tambour et des outils entre leurs mains. Je fus obligé d’appeler les troupes du camp pour assurer la retraite. »

Comme on l’a vu, nous avions été attaqués par les gens de Lichana, qui n’étaient nullement assiégés ; il n’y avait donc pas eu de sortie proprement dite. La retraite fut ordonnée par le général, et le général, ce me semble, aurait pu le dire, d’autant mieux qu’il pouvait avoir d’excellentes raisons de la prescrire, entr’autres le peu d’importance du résultat que nous aurions obtenu en prolongeant le combat. Ce résultat

  1. Voyez aux Pièces justificatives ma lettre à la Patrie, du 5 janvier 1850.