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temps que je voudrais, pour en revenir quand je le jugerais convenable, et pour n’y faire, au besoin, que l’acte de présence qu’on paraissait croire indispensable à la régularisation de mon état militaire. J’étais loin de croire qu’on contesterait un jour ces conventions, sans lesquelles je me serais gardé d’accepter ma mission ; mais si des preuves matérielles étaient nécessaires, je pourrais produire des lettres que j’écrivis de Lyon, de Marseille et de Toulon, à plusieurs de mes amis, avant de m’embarquer, lettres dans lesquelles je leur parlais de mon retour à l’Assemblée pour le 15 novembre, au plus tard.

Le 1er octobre, jour de la reprise des travaux législatifs, j’assistai à la séance, j’obtins un congé, et le lendemain, de bonne heure, je quittai Paris par le rail-way de Tonnerre. Le 3, au soir, j’étais à Lyon, le 4 à Avignon, le 5 à Marseille. Je partis presque immédiatement pour Toulon, où j’arrivai pendant la nuit. Cette jolie ville était dans la consternation, le choléra décimait les habitants, les hôtels avaient été abandonnés par leurs propriétaires ; à la Croix de Malte, je fus reçu par le seul domestique qui restât dans la maison. Je passai la journée du 6 à Toulon, et le 7, après midi, nous appareillâmes pour Alger, à bord du Cacique, frégate à vapeur de l’État.

Nous arrivâmes le 9 au soir. Je me rendis immédiatement chez le gouverneur général, à qui je remis une lettre du président de la République. Je reçus de M. le général Charon le plus gracieux accueil ; il voulut bien me retenir à dîner pour le soir même, et le jour suivant. Le lendemain, avec le capitaine Dubost, aide-de-camp du gouverneur, je visitai le