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Je dis cette phrase à dessein. Dans la lettre que M. Pierre Bonaparte a cru devoir publier, il s’est plaint qu’on lui avait fait une condition qui n’était pas convenable ; c’est à cela que réponds.

Je n’accuse en rien, Dieu m’en préserve, la bravoure de M. Pierre Bonaparte ; je le crois aussi brave que tous nos soldats. Mais il ne s’agit pas de cela ; il s’agit d’une expression que je crois devoir relever, et je déclare que le poste qu’on a donné à M. Pierre Bonaparte était un poste de choix, de faveur, qu’il devait en être content, puisqu’on l’envoyait à l’ennemi, et que, quand on porte son nom, on doit être enchanté de se trouver dans une pareille position. (Très bien ! très bien !)

Qu’est-il arrivé ? M. Pierre Bonaparte a reçu un commandement de son grade, on lui a donné le commandement de quatre cents hommes. Il s’est avancé en tirailleur sur l’ennemi : je ne juge pas le mérite du mouvement, s’il était plus ou moins rationnel, ceci est un fait purement militaire ; vous me permettrez de le passer sous silence. L’engagement qui eut lieu a été vif ; la ligne des tirailleurs a dû se retirer. M. Pierre Bonaparte a montré beaucoup de courage ; il a été presque appréhendé au corps par un Arabe. Il l’a tué de sa main, c’était tout naturel ; on ne devait pas attendre moins d’un homme qui porte son nom. Plus tard, un bataillon de renfort est arrivé ; l’affaire a été reprise ; chaque troupe est restée dans sa position respective.

Le lendemain, M. Pierre Bonaparte, qui la veille avait oublié qu’il était représentant, qui n’en parlait pas, le lendemain, M. Pierre Bonaparte s’en est souvenu.

M. Pierre Bonaparte. — Pas le lendemain !

M. le Ministre. — Peu importe ! je n’épilogue pas sur les heures