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quand je pense qu’on ose soutenir le contraire dans cette enceinte, qu’un membre du pouvoir législatif, quelle que soit la mission temporaire qui ait pu lui être confiée, en vertu de l’article 85 de la loi électorale organique, ne peut être retenu malgré lui loin du sanctuaire national, où s’accomplit son mandat. (Mouvements divers.) Jaloux de vos droits, qui sont ceux du pays, il importe que vous fassiez intervenir à cet égard une décision souveraine qui réprime les outrecuidantes prétentions d’un gouvernement trop disposé à faire bon marché du grand caractère dont les représentants du peuple français sont revêtus. J’aurai l’honneur, dans ce but, de vous proposer un ordre du jour motivé, à la fin de la discussion.

Passant à ce qui me regarde, l’exercice du droit imprescriptible que je viens de dire m’a paru d’autant plus opportun que, dans ma conviction, nos institutions républicaines, auxquelles je suis voué corps et âme, sont sur le point de courir des dangers (Mouvement.)

Je désire, citoyens représentants, qu’on ne se méprenne pas sur la portée de mes paroles. L’indigne manière dont j’ai été traité, l’injustice et l’ingratitude dont j’ai à me plaindre, ont pu modifier mes sentiments envers mon parent, Louis-Napoléon Bonaparte, mais non envers le président de la République. Tant qu’il saura maintenir la constitution, ou que la majorité de l’Assemblée déclarera qu’il l’a maintenue, je le soutiendrai vigoureusement, tout en conservant, bien entendu, ma liberté d’appréciation parlementaire.

Mais c’est de ses conseillers, ministres ou autres, de ses familiers surtout que je me défie. Leur persistance à éloigner tout ce qui naturellement était intéressé à l’éclat du drapeau populaire