Page:Bonaparte - Un mois en Afrique, 1850.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée


N° 9. — Réponse au général Bertrand.

Paris, 19 novembre 1849.

Monsieur le général,

Je reçois votre lettre qui me transmet la copie d’un décret du président de la République prononçant, dites-vous, ma radiation des cadres de l’armée (sic). Je vous observerai d’abord que ne faisant pas partie de ces cadres, je ne puis en être radié, mais seulement révoqué du grade, que je ne devais, d’ailleurs, qu’au Gouvernement Provisoire de la République, qui me l’avait conféré avant que je fusse représentant du Peuple à la Constituante, et par conséquent avant l’abrogation de la loi qui privait les membres de ma famille de leurs droits de citoyen.

Je rappellerai que ne m’accommodant nullement, comme représentant du peuple, comme neveu de l’empereur Napoléon, et comme fils de Lucien Bonaparte, de cet état d’officier au titre étranger, il y a déjà longtemps qu’à deux reprises différentes j’avais donné ma démission, et que ce n’est que pour céder aux instances réitérées et pressantes du président de là République que je l’avais retirée. Arrivé avant hier à Paris, je me suis rendu hier chez le ministre de la guerre, et je lui ai déclaré que si je ne donnais pas encore, définitivement, ma démission, c’était pour ne point faire de scandale. Il parait que d’autres n’ont point été arrêtés par cette considération, et si je regrette ma bonhomie qui leur a permis de me prévenir, je ne leur en veux pas autrement, car je suis débarrassé d’une position qui n’était ni normale, ni convenable, et que, sous aucun prétexte, je n’aurais plus gardée longtemps.