Page:Bonaparte - Réponse de Louis-Napoléon Bonaparte à M Lamartine, 1848.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

la simplicité de ses divisions, le plus unitaire par la fusion de tous les systèmes du droit coutumier et du droit écrit. » Par son organisation centrale, il assure l’unité et la nationalité françaises ; par le concordat, il réconcilie le clergé, rétablit la religion, proclame la liberté des cultes, et affermit un des principaux résultats de la révolution, en faisant sanctionner par le pape l’aliénation des biens ecclésiastiques. Le premier consul ferme toutes les plaies de la patrie, ouvre les prisons où gémissaient neuf mille prévenus politiques ; il fait revenir les proscrits, parmi lesquels se trouvaient les membres de l’Assemblée constituante ; il rappelle Lafayette, Latour-Maubourg, Bureau de Puzy, et les hommes condamnés à la déportation, tels que Carnot, Portalis, Siméon, Barbé-Marbois ; il remet en vigueur tous les souvenirs de gloire ; il soulage l’infortune de la dernière des Duguesclin, comme l’infortune de la veuve de Bailly, président de la célèbre séance du Jeu-de-Paume, comme l’infortune de la sœur de Robespierre. Il pacifie la Vendée, apaise les troubles de Toulouse, les mécontentements du Midi, l’insurrection de la Belgique. N’ayant plus besoin, comme le Directoire, de soldats pour maintenir la tranquillité dans Paris, il les lance à la frontière, reconquiert l’Italie, obtient la paix et oblige tous les souverains de l’Europe à reconnaître la République française et son glorieux représentant. Telles furent les conséquences du 18 brumaire ; voilà ce que M. Lamartine appelle « s’armer de tous les repentirs, de tous les ressentiments, de toutes les apostasies ! » Le Consulat a sauvé la République et l’avenir de la révolution d’une ruine complète, et ce fait, tous les républicains consciencieux, tels que Carnot, Thibaudeau, Cormenin, Carrel, l’ont reconnu ; dire le contraire, c’est nier l’évidence. L’Empire a froissé quelques-unes des idées nouvelles, méconnu quelques vérités ; mais le Consulat est resté, pour tous les vrais patriotes, l’emblême le plus pur de la révolution, une des plus belles pages de notre histoire. Si aujourd’hui il existe encore une opinion sincère et nationale qui a pris pour mission de