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adressèrent, par l’intermédiaire de M. Castille, imprimeur, un des compagnons des courageux sergents de la Rochelle, une lettre touchante dans laquelle ils remerciaient le prisonnier de Ham de penser à eux dans son malheur.

La réponse de Louis-Napoléon ne se fit pas attendre.

 
Fort de Ham, le 14 Octobre 1844.
 
« À Monsieur Castille, imprimeur. »
 

Monsieur,

 

« J’ai été bien touché de la lettre que vous m’avez adressée au nom de plusieurs personnes de la classe ouvrière, et je suis heureux de penser que quelques-uns de mes concitoyens rendent justice au patriotisme de mes intentions. Un témoignage de sympathie de la part d’hommes du peuple me semble cent fois plus précieux que ces flatteries officielles que prodiguent aux puissants les soutiens de tous les régimes ; aussi m’efforcerai-je toujours de mériter les éloges et travailler dans les intérêts de cette immense majorité du peuple français, qui n’a aujourd’hui ni droits politiques, ni bien-être assurés, quoiqu’ils soient la source reconnue de tous les droits et de toutes les richesses.

« Compagnon des malheureux sergents de La Rochelle, vous devez facilement comprendre quelles sont mes opinions et quels sont mes sentiments, puisque vous avez souffert, pour la même cause que moi ; aussi est-ce avec plaisir que je vous prie d’être, auprès des signataires de la lettre que vous m’avez adressée, l’interprète de mes sentiments de reconnaissance.

« Recevez, Monsieur, l’assurance de mon estime et de ma sympathie.

 
« Louis-Napoléon Bonaparte. »
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