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vils plaisirs des sens ! Bientôt la cohue des honneurs, les lambris de l’opulence, vont disparaître ; le mépris des hommes vous accablera. Chercherez-vous dans le sein de celui qui en est l’auteur une consolation indispensable à votre ame douce et aimante ? Chercherez-vous sur ses yeux, des larmes pour mélanger aux vôtres ? Votre main défaillante, placée sur son sein, chercherai-elle à se retracer l’agitation du vôtre ? Hélas ! si vous lui surprenez des larmes, ce seront celles du remords : si son sein s’agite, ce sera des convulsions du méchant qui meurt en abhorrant la nature, lui et la main qui le guide.

Ô Lameth ! ô Roberspierre ! ô Peithyon ! ô Volney ! ô Mirabeau ! ô Barnave ! ô Bailly ! ô Lafayette ! voilà l’homme qui ose s’asseoir à côté de vous ! tout dégouttant du sang de ses frères, souillé par des crimes de toute espèce, il se présente avec confiance