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vous dit : « Mon fils, vous voyez l’état de misère où m’a réduite l’injustice des hommes : concentrée dans ma chaleur, je reprends des forces qui me promettent un prompt et infaillible rétablissement : mais l’on me menace encore ? Volez, mon fils, volez à Versailles, éclairez le grand roi, dissipez ses soupçons, demandez-lui son amitié. »

Hé bien ! un peu d’or vous fit trahir sa confiance ; et bientôt, pour un peu d’or, l’on vous vit, le fer parricide à la main, entre-déchirer ses entrailles. Ah ! monsieur, je suis loin de vous désirer du mal ; mais craignez… ; il est des remords vengeurs ! Vos compatriotes, à qui vous êtes en horreur, éclaireront la France. Les biens, les pensions, fruit de vos trahisons, vous seront ôtés. Dans la décrépitude de la vieillesse et de la misère, dans l’affreuse solitude du crime, vous vivrez assez long-