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suivant M. de Vaux conduisit avec lui, soumit la Corse au joug, obligea Paoli et les plus fanatiques à la retraite.

Une partie des patriotes étaient morts en défendant leur indépendance ; l’autre avait fui une terre proscrite, désormais hideux nid des tyrans. Mais un grand nombre n’avaient dû ni mourir ni fuir : ils furent l’objet des persécutions. Des âmes que l’on n’avait pu corrompre étaient d’une autre trempe : l’on ne pouvait asseoir l’empire français que sur leur anéantissement absolu. Hélas ! ce plan ne fut que trop ponctuellement exécuté. Les uns périrent victimes des crimes qu’on leur supposa ; les autres, trahis par l’hospitalité, par la confiance, expièrent sur l’échafaud les soupirs, les larmes surprises à leur dissimulation ; un grand nombre, entassés par Narbonne-Fridzelar dans la tour de Toulon ; empoisonnés par les alimens, tourmentés par