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la revoir ; mais, que Votre Majesté en soit convaincue, je respecterai toujours sa nouvelle situation, je la respecterai en silence ; confiante dans les sentiments qu’Elle me portait autrefois, je n’en provoquerai aucune nouvelle preuve ; j’attendrai tout de sa justice et de son cœur. Je me borne à lui demander une grâce, c’est qu’Elle daigne chercher elle-même un moyen de convaincre quelquefois, et moi-même et ceux qui m’entourent, que j’ai toujours une petite place dans son souvenir, et une grande place dans son estime et dans son amitié. Ce moyen, quel qu’il soit, adoucira mes peines, sans pouvoir, ce me semble, compromettre, ce qui m’importe avant tout, le bonheur de Votre Majesté. — Joséphine.


CLXV bis

Napoléon à Joséphine.

Compiègne, le 21 avril 1810.

Mon amie, je reçois ta lettre du 19 avril ; elle est d’un mauvais style. Je suis toujours le même ; mes pareils ne changent jamais. Je ne sais ce qu’Eugène a pu te dire. Je ne t’ai pas écrit, parce que tu ne l’as pas fait, et que j’ai désiré tout ce qui peut t’être agréable. Je vois avec plaisir que tu ailles à la Malmaison,