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CXLVI

Mercredi, 7 heures du soir. (Trianon, 20 décembre 1809.)

Je reçois ta lettre, mon amie. Savary[1] me dit que tu pleures toujours. J’espère que tu auras pu te promener aujourd’hui. Je t’ai envoyé de ma chasse. Je viendrai te voir, lorsque tu me diras que tu es raisonnable et que ton courage prend le dessus. Demain, toute la journée, j’ai les ministres. Adieu, mon amie ; je suis triste aussi aujourd’hui ; j’ai besoin de te savoir satisfaite et d’apprendre que tu prends de l’aplomb. Dors bien.


CXLVII

Jeudi, à midi. (Trianon, le 21 décembre 1809.)

Je voulais venir te voir aujourd’hui, mon amie ; mais je suis très occupé et un peu indisposé. Je vais cependant aller au conseil[2]. Je te prie de me dire comment tu te portes. Ce temps est bien humide et pas du tout sain.

  1. Savary, duc de Rovigo, Colonel des gendarmes d’élite, général de division, ministre de la police. Né en 1774, mort en 1833.
  2. À cette date, le ministère français était ainsi composé : — Grand Juge, ministre de la Justice, Régnier, duc de Massa ; — Finances, Gaudin, duc de Gaëte ; — Secrétariat d’État, Maret,