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XCIX

Le 14 juin 1807.

Mon amie, je ne t’écris qu’un mot, car je suis bien fatigué ; voilà bien des jours que je bivouaque. Mes enfants ont dignement célébré l’anniversaire de la bataille de Marengo. La bataille de Friedland sera aussi célèbre et est aussi glorieuse pour mon peuple. Toute l’armée russe mise en route, 80 pièces de canon, 30 000 hommes pris ou tués, 25 généraux russes tués, blessés ou pris, la garde russe écrasée ; c’est une digne sœur de Marengo, Austerlitz, Iéna. Le bulletin te dira le reste. Ma perte n’est pas considérable ; j’ai manœuvré l’ennemi avec succès. Sois sans inquiétude et contente. Adieu, mon amie, je monte à cheval.


C

Le 15 juin 1807.

Mon amie, je t’ai expédié hier Moustache[1] avec la

  1. Ce nom invraisemblable est celui d’un des courriers du cabinet de l’empereur. Il avait été brigadier aux guides d’Italie et d’Égypte. Voyez d’amusants détails sur lui dans les Mémoires de madame Marco de Saint-Hilaire.