n’y portais pas remède. Tu te laisses affliger par les propos de gens qui devraient te consoler. Je te recommande un peu de caractère, et de savoir mettre tout le monde à sa place[1]. — Mon amie, il ne faut pas aller en petite loge aux petits spectacles ; cela ne convient pas à votre rang ; vous ne devez aller qu’aux quatre grands théâtres et toujours en grande loge. — Pour m’être agréable, il faut, absolument en tout, vivre comme tu vivais lorsque j’étais à Paris. Alors tu ne sortais pas pour aller à de petits spectacles, ou autres lieux. Tu dois toujours aller en grande loge. Pour la vie de chez toi, recevoir là, et avoir tes cercles réglés ; voilà, mon amie, le seul moyen de mériter mon approbation. Les grandeurs ont leurs inconvénients ; une impératrice ne peut pas aller où va une simple particulière.
XCIII
Mon amie, ta lettre me fait de la peine. Tu ne dois pas mourir ; tu te portes bien, et tu ne peux avoir aucun sujet raisonnable de chagrin. Je pense que tu dois
- ↑ Quelques racontars de cour avaient malheureusement appris à Joséphine les infidélités de Napoléon. Aussi l’empereur va-t-il au devant des plaintes de l’épouse trompée.