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LXXIV

Golimin, le 29 décembre 1806, cinq heures du matin.

Je ne t’écris qu’un mot, mon amie, je suis dans une mauvaise grange. J’ai battu les Russes[1], je leur ai pris trente pièces de canon, leurs bagages, et fait six mille prisonniers ; mais le temps est affreux ; il pleut, nous avons de la boue jusqu’aux genoux.


LXXV

Pultusk, le 31 décembre 1806.

J’ai bien ri en recevant tes dernières lettres. Tu le fais des belles de la grande Pologne une idée qu’elles ne méritent pas. J’ai eu deux ou trois jours le plaisir d’entendre Paër et deux chanteuses qui m’ont fait de la très bonne musique. J’ai reçu ta lettre dans une mauvaise grange, ayant de la boue, du vent et de la paille pour tout lit.

  1. À Biezun, le 23 décembre ; à Nasielsk et à Cursomb, le 24 ; à Pultusk, le 25.