veut voir une bataille, elle aura ce cruel plaisir. Je me porte à merveille ; j’ai déjà engraissé depuis mon départ ; cependant, je fais de ma personne vingt et vingt-cinq lieues par jour, à cheval, en voiture, de toutes les manières. Je me couche à huit heures, et suis levé à minuit : je songe quelquefois que tu n’es pas encore couchée. Tout à toi.
LVII
Mon amie, j’ai fait de belles manœuvres contre les Prussiens. J’ai remporté hier une grande victoire. Ils étaient 150 000 hommes ; j’ai fait 20 000 prisonniers, pris 100 pièces de canon et des drapeaux. J’étais en présence et près du roi de Prusse ; j’ai manqué de le prendre, ainsi que la reine. Je bivouaque depuis deux jours. Je me porte à merveille. Adieu, mon amie, porte-toi bien, et aime-moi. Si Hortense est à Mayence, donne-lui un baiser, ainsi qu’à Napoléon et au petit.
LVIII
M. Talleyrand t’aura montré le bulletin, ma bonne