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LV

Bamberg, 7 octobre 1806.

Je pars ce soir, mon amie, pour Cronach. Toute mon armée est en mouvement. Tout marche bien, ma santé est parfaite. Je n’ai encore reçu qu’une lettre de toi. J’en ai reçu d’Eugène et d’Hortense. Stéphanie doit être chez toi. Son mari[1] veut faire la guerre ; il est avec moi. Adieu, mille baisers et bonne santé.


LVI

Géra, le 13 octobre 1806, deux heures du matin.

Je suis aujourd’hui à Géra, ma bonne amie ; mes affaires vont fort bien, et tout comme je pouvais l’espérer. Avec l’aide de Dieu, en peu de jours cela aura un caractère bien terrible, je crois, pour le pauvre roi de Prusse, que je plains personnellement, parce qu’il est bon. La reine[2] est à Erfurt avec le roi. Si elle

  1. Le prince de Bade. Sa femme était une Beauharnais.
  2. Louise-Auguste-Willelmine-Amélie de Mecklembourg-Strélitz, femme de Frédéric-Guillaume III, née le 10 mars 1776, morte le 19 juillet 1810. Mère de l’empereur actuel d’Allemagne. C’était une des plus belles femmes de son temps et des plus spirituelles. Elle suivait l’armée sur les champs de bataille, et faillit tomber à Iéna entre les mains des hussards français.