Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XLIX

Austerlitz, le 4 décembre 1805.

J’ai conclu une trêve. Les Russes s’en vont. La bataille d’Austerlitz est la plus belle de toutes celles que j’ai données : 45 drapeaux, plus de 150 pièces de canon, les étendards de la garde de Russie, 20 généraux, plus de 20 000 tués ; spectacle horrible ! L’empereur Alexandre est au désespoir, et s’en va en Russie. J’ai vu hier à mon bivouac l’empereur d’Allemagne ; nous causâmes deux heures ; nous sommes convenus de faire vite la paix. Le temps n’est pas encore très mauvais. Voilà enfin le repos rendu au continent ; il faut espérer qu’il va l’être au monde, les Anglais ne sauraient nous faire front. Je verrai avec bien du plaisir le moment qui me rapprochera de toi. Il court un petit mal d’yeux qui dure deux jours ; je n’ai pas encore été atteint. Adieu, ma bonne amie, je me porte assez bien et suis fort désireux de t’embrasser.


L

Austerlitz, le 7 décembre 1805.

J’ai conclu un armistice ; avant huit jours la paix