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que tu as sur moi. Écris-moi, pense à moi, et aime-moi. Pour la vie à toi.


XXXII

La Malmaison, 1er juillet 1803.

J’ai reçu ta lettre du 10 messidor[1]. Tu ne me parles pas de ta santé ni de l’effet des bains. Je vois que tu comptes être de retour dans huit jours ; cela fait grand plaisir à ton ami, qui s’ennuie d’être seul. Tu dois avoir vu le général Ney[2], qui part pour Plombières ; il se mariera à son retour. Hortense a joué hier Rosine dans le Barbier de Séville avec son intelligence ordinaire[3].

  1. La femme du Premier Consul se trouvait alors aux eaux de Plombières, le Vichy du temps.
  2. Michel Ney, duc d’Elchingen, prince de la Moskowa, né à Sarrelouis en 1769, fils d’un tonnelier. Engagé volontaire, sous-officier en 1789, lieutenant au 5e hussards, capitaine au 4e hussards, puis adjudant-chef de bataillon, général de brigade en 1796. Général de division en 1799, Maréchal de l’Empire en 1804, Grand-Aigle de la Légion d’Honneur, il se distingua partout et gagna le surnom de Brave des braves. Sa conduite en Russie en 1812 fut héroïque. Pair de France sous Louis XVIII en 1814, il se rendit auprès de l’empereur pendant les Cent-Jours, combattit à Waterloo, fut condamné à mort par la Chambre des Pairs et fusillé le 7 décembre 1815.
  3. Voyez sur la comédie à la Malmaison les Mémoires de la générale Durand et le livre de M. Alfred Copin : Talma et l’empire (1887).