Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas que tu ne m’aimes plus. Je t’ai envoyé des journaux et différentes lettres. Je pars à l’instant pour passer les montagnes. Du moment que je saurai à quoi m’en tenir, je te ferai venir avec moi ; c’est le vœu le plus cher de mon cœur. Mille et mille baisers.


XXX

Bologne, le 16 février 1797.

Tu es triste, tu es malade, tu ne m’écris plus, tu veux t’en aller à Paris. N’aimerais-tu plus ton ami ? Cette idée me rend malheureux. Ma douce amie, la vie est pour moi insupportable, depuis que je suis instruit de ta tristesse. Je m’empresse de t’envoyer Mascati, afin qu’il puisse te soigner. Ma santé est un peu faible, mon rhume dure toujours. Je te prie de te ménager, de m’aimer autant que je t’aime, et de m’écrire tous les jours. Mon inquiétude est sans égale. J’ai dit à Mascati de t’accompagner à Ancône, si tu veux y venir. Je t’écrirai là pour te faire savoir où je suis. Peut-être ferai-je la paix avec le Pape[1], et serai-je bientôt près de toi : c’est le vœu le plus ardent de mon âme. Je te donne cent baisers. Crois que rien n’égale mon amour, si ce n’est mon inquié-

  1. La paix avec le Saint-Siège fut conclue trois jours après, à Tolentino, le 19 février.