Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mon quartier général pour ne plus me quitter. N’es-tu pas l’âme de ma vie et le sentiment de mon cœur ?… Adieu, belle et bonne, toute non pareille, toute divine ; mille baisers amoureux !


XV

Castiglione, 22 juillet 1796.

Les besoins de l’armée exigent ma présence dans ces environs ; il est impossible que je puisse m’éloigner jusqu’à venir à Milan ; il me faudrait cinq ou six jours et il peut arriver pendant ce temps-là des mouvements où ma présence pourrait être urgente ici. Tu m’assures que ta santé est bonne ; je te prie, en conséquence, de venir à Brescia. J’envoie, à l’heure même, Murat[1] pour t’y préparer un logement dans la

  1. Joachim Murat, fils d’un aubergiste, né dans le Lot en 1771. Engagé volontaire, sous-officier de cavalerie en 1789, capitaine, chef d’escadron au 21e régiment de chasseurs, prit part au 13 vendémiaire. Aide de camp du général Bonaparte en 1796, colonel de cavalerie, général de brigade en 1797, général de division avant le 18 brumaire, il épousa Caroline Bonaparte en 1800. Maréchal de l’Empire en 1804, Grand-Aigle de la Légion d’Honneur, roi de Naples et des Deux-Siciles en 1808, Lieutenant de l’Empereur, Grand-Amiral de l’Empire, il était grand-duc de Berg avant de régner. Commandant en chef de la cavalerie française. Rentré à Naples en 1813, chassé de son trône en 1815, il fut pris en tentant de pénétrer dans ses États et fusillé.