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II

À SON ONCLE L’ABBÉ FESCH[1].

Brienne, 15 juillet 1784.

Mon cher oncle, je vous écris pour vous informer du passage de mon cher père à Brienne, pour aller conduire Marianne[2] à Saint-Cyr et tâcher de rétablir sa santé. Il est arrivé ici le 21 avec Lucien[3] et les deux demoiselles que vous avez vues.

Il a laissé ici ce dernier qui est âgé de neuf ans et grand de trois pieds onze pouces et six lignes.

  1. Joseph Fesch, comte de l’Empire, né à Ajaccio le 3 janvier 1763, élevé au séminaire d’Aix, ordonné prêtre, vicaire-général, puis archidiacre de la cathédrale d’Ajaccio en 1791, fut commissaire des guerres en 1793. Rentré dans les ordres en 1799, il est appelé en 1802 à l’archevêché de Lyon. Cardinal en 1803, Grand-aumônier de l’empereur, sénateur en 1805, Grand-Aigle de la Légion d’Honneur, pair de France en 1815. Mort à Rome le 13 mai 1839.
    Son père, François Fesch, avait épousé la mère de Lætitia Ramolino. Le cardinal Fesch était donc le frère utérin de cette dernière et l’oncle de Napoléon.
  2. Sa sœur, Marie-Anne Bonaparte, dite Elisa.
  3. Lucien Bonaparte, second frère de Napoléon, né à Ajaccio le 21 mars 1775, venu en France en 1794, jacobin ardent, commissaire des guerres, élu membre du conseil des Cinq-Cents. Il présidait cette assemblée le 18 brumaire. (9 novembre 1799.) Successivement ministre de l’intérieur jusqu’en novembre 1800,