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III

Réponse aux journaux anglais[1].

Paris, le 20 vendémiaire an 12 (13 octobre 1803).

Vous aviez en Europe la réputation d’une nation sage, mais vous avez bien dégénéré de vos pères. Tous vos discours inspirent sur le continent le mépris de la pitié. Voltaire dit quelque part : « Quand Auguste buvait, la Pologne était ivre. » L’état de maladie de votre roi s’est communiqué à votre nation ; jamais peuple n’a été entraîné si promptement par un esprit de vertige qui se manifeste chez les peuples quand Dieu le permet.

Vous faites la guerre pour garder Malte, et alarmés dès les six premiers mois sur votre position, vous croyez une levée en masse nécessaire à votre sûreté !!! Les peines, les angoisses, les périls, attachés aux mouvements tumultueux et populaires, voilà déjà le châtiment terrible et juste de votre déloyauté.

Ce même esprit de vertige vous fit répondre avec insolence au roi de Prusse, lorsqu’il vous proposa

  1. Reproduite dans l’édition Delloye (1840).