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mée, sans s’arrêter un seul moment, ira sous les murs de Perpignan faire danser la Carmagnole, à l’Espagnol enorgueilli de quelques succès.

Et Marseille sera toujours le centre de gravité de la liberté, ce sera seulement quelques feuillets qu’il faudra arracher de son histoire.

Cet heureux pronostic nous remit en humeur : le Marseillais nous paya de bon cœur plusieurs bouteilles de Champagne, qui dissipèrent entièrement les soucis et les sollicitudes. Nous allâmes nous coucher à deux heures du matin, nous donnant rendez-vous au déjeuner du lendemain, où le Marseillais avait encore bien des doutes à proposer, et moi bien des vérités intéressantes à lui apprendre.

29 juillet 1793[1].
  1. Après un voyage à Nice pour le service de son arme, Bonaparte prit part à la répression du mouvement insurrectionnel de Marseille, toujours avec la colonne Carteaux. Le 26 août 1793, un billet de logement l’envoyait habiter la maison de la famille Clary. Ce Clary, ancien fabricant de savons, était père de deux jeunes filles, Julie et Désirée. Le capitaine d’artillerie et, plus tard, son frère Joseph reçurent le meilleur accueil. Quant aux deux jeunes filles, la première, qui épousa Joseph Bonaparte, fut reine d’Espagne ; l’autre, mariée à Bernadotte, monta avec lui sur le trône de Suède. Mère des rois Oscar Ier et Charles XV, elle était l’aïeule du roi actuel Oscar II.
    Le 7 septembre, Bonaparte allait prendre part au siège de Toulon. Le 29, il passait chef de bataillon au 2e régiment d’artillerie. Le 22 décembre 1793, il était général de brigade.
    Les victoires d’Italie ayant mis Napoléon en vedette, le Souper de Beaucaire devint célèbre.Nous avons de Louis Bonaparte une lettre en date du 24 mars 1799, par laquelle il demande quelques exemplaires de cet opuscule au libraire Aurel, successeur de Sabin Tournal.