Croyez-moi, Marseillais, secouez le joug du petit nombre de scélérats qui vous conduisent à la contre-révolution ; rétablissez vos autorités constituées ; acceptez la Constitution ; rendez la liberté aux représentants ; qu’ils aillent à Paris intercéder pour vous ; vous avez été égarés, il n’est pas nouveau que le peuple le soit par un petit nombre de conspirateurs et d’intrigants ; de tout temps la facilité et l’ignorance de la multitude ont été la cause de la plupart des guerres civiles.
Eh ! monsieur, qui mettra le bien ? Sera-ce les réfugiés qui nous arrivent de tous les côtés du département ? Ils sont intéressés à agir en désespérés. Sera-ce ceux qui nous gouvernent ? Ne sont-ils pas dans le même cas ? Sera-ce le peuple ? Une partie ne connaît pas sa position, elle est aveuglée et fanatisée ; l’autre partie est désarmée, suspectée, humiliée ; je vois donc, avec une profonde affliction, des malheurs sans remède.
Vous voilà enfin raisonnable ; pourquoi une pareille révolution ne s’opérerait-elle pas sur un grand nombre de vos citoyens qui se sont trompés et de bonne foi ? Alors, Albitte qui ne peut que vouloir épargner le sang français, vous enverra quelque homme loyal et habile ; l’on sera d’accord ; et l’ar-