Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cueillis, mais j’ai encore trop bonne opinion de votre peuple, pour croire que vous soyez les plus forts à Marseille dans l’exécution d’un si lâche projet.

LE MILITAIRE.

Pensez-vous que vous feriez un grand tort à la République, et que votre menace soit bien effrayante. Évaluons :

Les Espagnols n’ont point des troupes de débarquement, leurs vaisseaux ne peuvent pas entrer dans votre port : si vous appeliez les Espagnols, ça pourrait être utile à vos meneurs pour se sauver avec une partie de leur fortune ; mais l’indignation serait générale dans toute la République ; vous auriez soixante mille hommes sur les bras avant huit jours, les Espagnols emporteraient de Marseille tout ce qu’ils pourraient, et il en resterait encore assez pour enrichir les vainqueurs.

Si les Espagnols avaient trente ou quarante mille hommes sur leurs flottes tout prêts à pouvoir débarquer, votre menace serait effrayante ; mais, aujourd’hui, elle n’est que ridicule, elle ne ferait que hâter leur ruine.

LE FABRICANT DE MONTPELLIER.

Si vous étiez capables d’une pareille bassesse, il ne faudrait pas laisser pierre sur pierre dans votre superbe cité, il faudrait que d’ici à un mois le voyageur, passant sur vos ruines, vous crût détruits depuis cent ans.