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force à ce tribunal tout votre département. De quel droit ? Vous usurpez donc cette autorité, que vous reprochez injustement à Paris ?

Votre comité des sections a reconnu des affiliations. Voilà donc une coalition pareille à celle des clubs contre qui vous vous récriez ? Votre comité a exercé des actes d’administration sur des communes du Var ; voilà donc la division territoriale méconnue ?

Vous avez, à Avignon, emprisonné sans mandat, sans décret, sans réquisition, des corps administratifs ; vous avez violé l’asile des familles, méconnu la liberté individuelle ; vous avez, de sang-froid, assassiné sur les places publiques ; vous avez renouvelé les scènes dont vous exagérez l’horreur, et qui ont affligé l’origine de la Révolution, sans information, sans procès, sans connaître les victimes, seulement sur la désignation de leurs ennemis ; vous les avez prises, arrachées à leurs enfants, traînées dans les rues, et les avez fait périr sous les coups de sabre ; l’on a compté jusqu’à trente que vous avez ainsi sacrifiés ; vous avez traîné la statue de la liberté dans la boue ; vous l’avez exécutée publiquement ; elle a été l’objet des avanies de toute espèce d’une jeunesse effrénée ; vous l’avez lacérée à coups de sabre, vous ne sauriez le nier ; il était midi, plus de deux cents personnes des vôtres assistèrent à cette profanation criminelle ; le cortège a traversé plusieurs rues, est arrivé à la place de l’Horloge, est passé