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lonel, un Sonis, ci-devant lieutenant-colonel du génie, qui ont abandonné leurs corps, au moment de la guerre, pour ne pas se battre pour la liberté du peuple.

Vos bataillons sont pleins de pareilles gens, et votre cause ne serait pas la leur, si elle était celle de la République.

LE MARSEILLAIS.

Mais, Brissot, Barbaroux, Condorcet, Buzot, Vergniaud, Guadet, etc., sont-ils aussi aristocrates ? Qui a fondé la République ? qui a renversé le tyran ? qui a enfin soutenu la patrie à l’époque périlleuse de la dernière campagne ?

LE MILITAIRE.

Je ne cherche pas si vraiment, ces hommes qui avaient bien mérité du pays dans tant d’occasions, ont conspiré contre lui : ce qu’il me suffit de savoir, c’est que la Montagne, par esprit public ou par esprit de parti, s’étant portée aux dernières extrémités contre eux, les ayant décrétés, emprisonnés, je veux même vous le passer, les ayant calomniés, les Brissotins étaient perdus, sans une guerre civile qui les mit dans le cas de faire la loi à leurs ennemis. C’est donc pour eux vraiment que votre guerre était utile.

S’ils avaient mérité leur réputation première, ils auraient jeté les armes à l’aspect de la Constitution, ils auraient sacrifié leur intérêt au bien public ;