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dant à bas prix tout ce qu’il y avait, afin d’avoir de l’argent pour soutenir sa révolte, et il ravagea et confisqua les biens des familles les plus aisées, parce qu’elles étaient attachées à l’unité de la République, et il se fit nommer généralissime, et il déclara ennemis de la patrie tous ceux qui resteraient dans nos armées ; il avait précédemment fait échouer l’expédition de Sardaigne. Et cependant, il avait l’impudeur de se dire ami de la France et bon républicain, et cependant il trompa la Convention qui rapporta son décret de destitution ; il fit si bien enfin, que lorsqu’il a été démasqué par ses propres lettres, trouvées à Calvi, il n’était plus temps, les flottes ennemies interceptaient toutes les communications.

Ce n’est plus aux paroles qu’il faut s’en tenir, il faut analyser les actions ; et avouez qu’en appréciant les vôtres, il est facile de vous démontrer contre-révolutionnaire.

Quel effet a produit dans la République le mouvement que vous avez fait ? Vous l’avez conduite près de sa ruine ; vous avez retardé les opérations de nos armées ; je ne sais pas si vous êtes payés par l’Espagnol et l’Autrichien ; mais certes, ils ne pouvaient désirer de plus heureuses diversions : que feriez-vous de plus si vous l’étiez ? Vos succès sont l’objet des sollicitudes de tous les aristocrates reconnus, vous avez placé à la tête de vos sections et de vos armées des aristocrates avoués, un Latourette, ci-devant co-