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que vous appelez brigands, sont nos meilleures troupes et nos bataillons les plus disciplinés, leur réputation est au-dessus de la calomnie.

Dubois de Crancé et Albitte, constants amis du peuple, n’ont jamais dévié de la ligne droite… ils sont scélérats aux yeux des mauvais. Mais Condorcet, Brissot, Barbaroux, aussi étaient scélérats lorsqu’ils étaient purs ; l’apanage des bons sera d’être toujours mal famés chez le méchant. Il vous semble qu’ils ne gardent aucune mesure avec vous ; et au contraire, ils vous traitent en enfants égarés… Pensez-vous que, s’ils eussent voulu, Marseille eût retiré les marchandises qu’elle avait à Beaucaire ? ils pouvaient les séquestrer jusqu’à l’issue de la guerre, ils ne l’ont pas voulu faire, et, grâce à eux, vous pouvez vous en retourner tranquillement chez vous.

Vous appelez Carteaux un assassin : eh bien ! sachez que ce général se donne les plus grandes sollicitudes pour l’ordre et la discipline, témoin sa conduite au Saint-Esprit et à Avignon. Il a fait emprisonner un sergent parce qu’il avait violé l’asile d’un citoyen qui recélait un soldat de votre armée : aux yeux du général, ce sergent était coupable d’être entré, sans ordre motivé, sur une réquisition, dans une maison particulière. L’on a puni des Avignonnais qui s’étaient permis de désigner une maison comme aristocrate. L’on instruit le procès d’un soldat qui est accusé de vol… Votre