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des richesses et une population considérables, l’on vous les exagère ; vous avez rendu des services éclatants à la liberté. L’on vous les rappelle, sans faire attention que le génie de la République était avec vous alors, au lieu qu’il vous a abandonnés aujourd’hui.

Votre armée, dites-vous, est à Aix avec un grand train d’artillerie et de bons généraux ; eh bien ! quoi qu’elle fasse, je vous assure qu’elle sera battue.

Vous aviez trois mille six cents hommes, une bonne moitié s’est dispersée ; Marseille et quelques réfugiés du département peuvent vous offrir quatre mille hommes : cela est beaucoup ; vous aurez donc cinq à six mille hommes sans ensemble, sans unité, sans être aguerris.

Vous avez de bons généraux ; je ne les connais pas ; je ne puis donc leur contester leur habileté ; mais ils seront absorbés par les détails, ne seront pas secondés par les subalternes, ils ne pourront rien faire qui soutienne la réputation qu’ils pourraient s’être acquise, car il leur faudrait deux mois pour organiser passablement leur armée, et dans quatre jours Carteaux sera au-delà de la Durance, et avec quels soldats !

Avec l’excellente troupe légère des Allobroges, le vieux régiment de Bourgogne, un bon régiment de cavalerie, le brave bataillon de la Côte-d’Or, qui a