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II
LE SOUPER DE BEAUCAIRE.[1]
Je me trouvais à Beaucaire le dernier jour de la
foire ; le hasard me fit avoir pour convives à souper
deux négociants marseillais, un Nîmois et un fabricant
de Montpellier.
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Cette œuvre étrange, le plus célèbre, mais peut-être le
moins connu, quoique souvent cité, des écrits de Napoléon Bonaparte,
fut composée en juillet 1793 et publiée pour la première
fois, au mois d’août suivant, chez Sabin Tournal, à Avignon.
Tournal rédigeait le Courrier d’Avignon. Grâce à l’amitié du représentant
Robespierre jeune pour le capitaine Bonaparte, la
publication eut lieu aux frais du trésor public. Les exemplaires
de cette édition originale atteignent des prix excessivement
élevés dans les ventes publiques. L’œuvre est anonyme.
La 2e édition du Souper de Beaucaire parut à Paris, en 1821, chez l’imprimeur Brasseur aîné (brochure de deux feuilles in-8o). Cette nouvelle édition était précédée d’une introduction par Frédéric Royou ; nous la reproduisons ici parce qu’elle forme un commentaire intéressant au Souper :« Le 26 juillet 1793, le général Carteaux, qui commandait en chef l’armée du Midi, marcha sur Avignon, et ayant attaqué