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tances le favorisent, sait bien vite s’élever. C’est à peu près la morale de votre histoire.

En rendant compte des obstacles qui s’opposaient à la réalisation de vos promesses, vous proposâtes de faire venir le régiment Royal-Corse. Vous espériez que son exemple désabuserait nos trop bons et trop simples paysans ; les accoutumant à une chose où ils trouvaient tant de répugnance : vous fûtes encore trompé dans cette espérance. Les Rossi, Marengo et quelques autres fous, ne vont-ils pas enthousiasmer ce régiment, au point que les officiers réunis protestent, par un acte authentique, de renvoyer leurs brevets plutôt que de violer leurs serments ou des devoirs plus sacrés encore.

Vous vous trouvâtes réduit à votre seul exemple. Sans vous déconcerter, à la tête de quelques amis et d’un détachement français, vous vous jetâtes dans Vescovato ; mais le terrible Clément[1] vous en dénicha. Vous vous repliâtes sur Bastia avec vos compagnons d’aventure et leur famille. Cette petite affaire vous fit peu d’honneur ; votre maison et celles de vos associés furent brûlées. En lieu de sûreté, vous vous moquâtes de ces efforts impuissants.

L’on veut ici vous imputer à défi d’avoir voulu armer Royal-Corse contre ses frères. L’on veut également entacher votre courage du peu de résistance de

  1. Clemente Paoli, frère du général Paoli.