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Milanais, qui firent de vains efforts pour accroître son autorité. Giocante di Leca, Paolo della Rocca, Sambucuccio, Dolenda, Vinciguerra, Carlo della Rocca, Colombano, Giovan Paolo, Carlo da Casta, à différentes années et sous différents titres, furent à la tête du gouvernement ; mais, après seize ans, convaincue qu’elle ne pouvait gagner sur un peuple comme celui-là, la duchesse de Milan céda à Tommasino les forts qu’occupaient ses troupes. À force de patience et d’heureux succès, Tommasino parvint à supplanter tous ses rivaux. Giocante et Paolo étaient affaissés par l’âge ; Carlo della Rocca et Colombano furent assassinés par ses plus intimes partisans ; Carlo da Casta, battu, fut réduit au silence ; il sut se faire un parent de Giovan Paolo. Tommasino, fils d’un Corse, joignait à un grand nombre de parents et à une fortune considérable, les qualités qui captivent la multitude ; mais, depuis, ayant oublié qu’il ne devait sa fortune qu’au peuple, et voulant trancher du prince, on le chassa en criant : e Genuves ! Il comprit alors que ses affaires étaient désespérées ; il céda à l’Offizio ses prétentions, et le recommanda à ses partisans.

Gherardo, frère du seigneur de Piombino, séduisit nos insulaires par sa magnificence ; mais, né dans les plaisirs, Gherardo ne put souffrir les incertitudes de la guerre, et il se retira chez son frère.