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Au milieu des troubles que ces nouveaux ennemis nous susciteront, le gouvernement national ne pourra se consolider ; les patriotes, ne voyant que guerres continuelles, se décourageront en s’affaiblissant. Outre ce double avantage, Gênes avait le plaisir de voir se briser contre une roche inébranlable les navires des familles qu’elle redoutait.

Quoique puissante, la Maona fit de vains efforts pour s’emparer de vive force de l’île. Battue, chassée, elle revint à ses premiers projets, et résolut de n’élever l’édifice de sa domination qu’à l’ombre des factions ; mais aussi peu avancée qu’à sa première année, elle reconnut, après trente-neuf ans de vicissitudes, la chimère dont elle s’était bercée, et quoique à regret abandonna des projets qui lui avaient été si funestes.

La maison de Fregose était alors très puissante à Gênes. On lui offrit de succéder à la Maona, et, pour l’encourager, le Sénat lui céda Bonifacio et Calvi qu’il avait conservés jusque-là. Abraco di Campo Fregose ne parut en Corse que pour être battu et fait prisonnier ; il vit en moins de quatre ans ses espérances s’évanouir avec sa faction.


Vincentellio d’Istria (1405). — Vincentellio d’Istria, depuis la mort d’Arrigo, avait été élevé au premier rang ; son activité, ses talents militaires, lui ont mérité une des premières places parmi les grands hommes qui ont gouverné la Corse. Il acheva de dé-