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primogéniture. Que l’homme apprenne enfin que sa vraie gloire est de vivre en homme. Qu’à votre voix les ennemis de la nature se taisent et avalent de rage leurs langues de serpent. Que le ministre de la plus sublime des religions, qui doit porter des paroles de paix et de consolation dans l’âme navrée de l’infortuné, connaisse les douces émotions de l’épanchement, que le nectar de la volupté le rende sincèrement pénétré de la grandeur de l’auteur de la vie : alors vraiment digne de la confiance publique, il sera l’homme de la nature et l’interprète de ses décrets ; qu’il choisisse une compagne, ce jour sera le vrai triomphe de la morale et les vrais amis de la vertu le célébreront de cœur. Le ministre sensible bénira l’âge de la raison en goûtant les prémices de ses bienfaits.

Voilà, messieurs, sous le rapport animal, les vérités, les sentiments qu’il faut inculquer aux hommes pour leur bonheur.

SECONDE PARTIE


Qu’est-ce que le sentiment ? C’est le lien de la vie, de la société ; de l’amour, de l’amitié ! C’est lui qui unit le fils à la mère, le citoyen à la patrie. C’est