Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III

DISCOURS SUR LE BONHEUR[1]


Les sociétés littéraires n’eussent jamais dû être animées que par l’amour de la vérité et des hommes ; mais il n’est point de vérité où règnent par devoir les préjugés. Il n’est point d’hommes où les rois sont souverains : il n’y a que l’esclave oppresseur plus vil que l’esclave opprimé. Cela explique pourquoi les sociétés littéraires ont offert, dans tous les

  1. Écrit à Ajaccio en novembre et décembre 1790. Publié par le général Gourgaud en 1826. Reproduit par M. de Coston et par le bibliophile Jacob (1840).
    En 1780, l’abbé Raynal fonda, à l’Académie de Lyon, un prix de quinze cents livres. Le sujet proposé pour le concours de 1790 était le suivant : Déterminer les vérités et les sentimens qu’il importe le plus d’inculquer aux hommes pour leur bonheur. Le 29 novembre 1791, la commission d’examen décida que le prix ne serait distribué qu’en 1793. Ce fut Daunou qui obtint le prix et non Bonaparte.
    M. de Talleyrand, voulant faire sa cour à Napoléon, lui remit un jour le manuscrit de son ouvrage ; mais l’empereur le jeta au feu en le qualifiant de composition de collège. (O’Méara.)