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Comme tout dans l'univers est être ou néant, l'algèbre a ses quantités positives ou possibles, et ses quantités négatives ou impossibles ; elle opère sur les unes comme sur les autres par des procédés absolument semblables, dont l'analyste apperçoit l'impossibilité par le signe de négation dont ils sont affectés. De même dans le monde social ou moral, où tout est bien ou mal, on trouve des rapports faux qui divisent les êtres à la place des rapports vrais qui les unissent. On trouve par exemple, des tyrans à la place du pouvoir, des satellites à la place du ministère, des esclaves à la place des sujets ; et l'on a en dernier résultat, une société négative, si l'on peut le dire, constituée pour le désordre et la destruction, à la place d'une société positive, constituée pour l'ordre et la conservation, et l'on prouve la nécessité de celle-ci par l'impossibilité de celle-là.

Qu'on ne s'étonne donc pas du point de vue, nouveau peut-être, sous lequel