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voir le coup qui la menaçoit. La pétulante Ardentine, ſans s’arrêter à pénétrer les raiſons de ſon abſence, paſſe chez le Roy, entre bruſquement dans ſa chambre ; & l’accablant d’injures & de reproches, elle lui aprend l’expédition qu’elle venoit de faire. Agamil d’autant plus ſurpris, qu’il ne devoit pas s’attendre à cette incartade de la part d’une femme qu’il combloit de biens, parut douter de ce qu’elle lui diſoit ; mais le prenant par la main, elle le conduiſit dans tous les lieux où il pouvoit ſe convaincre de la vérité ; cet étrange ſpectacle rendit d’abord Agamil immobile ; les yeux attachés ſur ces fantômes, il ſembloit chercher ce qui n’étoit plus. Une ironie piquante qu’Ardentine s’aviſa de lui faire, le réveilla ; & paſſant rapidement d’une extrémité à l’autre, il s’élance vers elle, dé-