Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 47 )

fut juſtement celle qui conduiſoit à la retraite de Tanaſtès : elle fut d’abord frapée de la beauté des dehors du Palais ; & ne voyant perſonne à qui elle put demander qui en étoit le maître, elle avança vers un bois qui terminoit les Jardins. Tanaſtès s’y promenoit avec Oromal, qui ſe rendit inviſible auſſitôt qu’il l’aperçût, & s’empara de toutes les facultés de l’eſprit du Prince, afin qu’il ne parlât pas plus qu’il ne faloit dans une occaſion où il ne devoit pas ſe faire connoître. Ardentine au contraire ne conſultant que ſes yeux, & voyant dans Tanaſtès tous les traits d’Agamil, elle ſe perſuada que le Roy impatient de la voir, étoit venu au-devant d’elle juſqu’à cet endroit : flatée, comme on peut le juger, de cette prétenduë galanterie, elle aborde le Prince avec cet air libre &