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de Sterlie, qui n’étoit occupée qu’à démêler la contrariété infinie qu’elle éprouvoit, tant dans ſes ſentiments que dans ceux des deux Princes qu’elle confondoit enſemble. Pour la Veuve, elle fut plus fâchée que ſurpriſe de la fin de ſes plaiſirs ; elle l’avoit prévû, par leur décroiſſement : la chronique ſcandaleuſe ajoûte que s’étant fait une douce habitude de cette façon de rêver, elle chercha à la perpétuer en la diverſifiant, & qu’elle y parvint en femme qui ne fait jamais les choſes à demi : il s’étoit écoulé près d’une année ſans aucune révolution.

Agamil plein de ſon amour pour Ardentine, mettoit tout ſon pouvoir à prendre des plaiſirs de toute eſpéce, & Ardentine toute occupée de ſa puiſſance, cherchoit à l’agrandir en affoibliſſant celle de ſon Amant. Elle